Débat rouge vif
C'est en ces termes que le journal du Médoc du 2 août sous la plume de D. Barret traite d'un sujet sensible à Lesparre, sujet qui on le devine s'invitera au premier rang lors des prochaines municipales. La politique de la municipalité dans son approche et financement de la ``culture-divertissement'' fait-elle preuve d'ambition culturelle ou bien cède t'elle à la facilité en ne flattant qu'une fraction de la population qui ne demande qu'à se divertir sans se poser trop de questions.
Le rouge du titre est à la fois un clin d'oeil à la couleur de la veste de Joseph Fragomeni tout autant que celle qui exprime la virulence du ton des acteurs du débat. Apportons notre commentaire après l'acte 1 de la pièce. Joseph Fragomeni est sans doute un artisan talentueux, qui anime une association ``Le fil Rouge'' (il y a du rouge dans l'air !). Avec volontarisme et habileté politique il a su assoir confortablement dans l'ancien musée de Lesparre son ``Palais du Costume '', exposant les fruits des petites mains de son association, des vêtements à caratère historique. Certes il est anachronique de proposer à Lesparre une leçon d'histoire vue sous la forme de la mode des grands siècles, tant l'histoire à Lesparre est accrochée depuis le moyen-âge à sa tour (de l'honneur), qui elle aussi propose au visiteur un parcours historique, justifié lui par l'histoire vraie des lieux.
Rappelons qu'il y a quelques décennies à l'étage au-dessus du cinéma Molière devenu Jean Dujardin (Brice de Nice), il y avait une bibliothèque-musée, modeste sans doute mais néanmoins riche, dont les pièces d'intérêt ont été dispersées, mais où ?
Le problème n'est pas dans l'opposition de l'un avec l'autre. Il est dans le soutien partisan que la municipalité accorde aux activités de J. Fragomeni, son musée, respectable, mais aussi à la contestable et coûteuse distribution de diplomes de ``Top-Models'' attribués à des jeunes (et jolies ?) médocaines. Suggérer que ces élues d'un jour équippées du passeport lesparrain puisse faire la une de Vogue ou Paris-Match, ou d'une maison de mode, c'est véhiculer une illusion dangereuse. Lesparre, tout comme une grande partie du Médoc est en zone d'éducation prioritaire, signe d'un niveau d'éducation en dessous de la moyenne. Il y a sans doute d'autres voies pour réussir une carrière et sa vie que de défiler en tenues légères et festives sous les yeux ébahis d'une ou deux centaines de médocains. Le Médoc une terre de Miss à l'avènement du PNR , doit-on en rire ou le déplorer, les deux sans doute.
Les chiffres de fréquentation de 2018 des musés respectifs, du palais du costume, et de la tour sont clairs et nets, 2000 pour le premier et 5600 pour le second. Or l'association de bénévoles qui font que la tour est le point d'attraction essentiel à visiter Lesparre ne bénéficie que de la moitié du soutien que la mairie accorde au premier. Visiter la tour, c'est outre découvrir son musée, mais aussi et surtout écouter une leçon d'histoire locale, à l'époque ou la seigneurie de Lesparre était une place forte de la Guyenne. Ce succès est à attribuer à l'énergie déployée par un jeune guide recruté et rétribué par l'association.
Alors que comme le souligne D. Barret, le récurrent débat Lesparrain sur l'animation culturelle, ou dit autrement: c'est quoi la culture ?, n'est qu'une question parmi d'autres posées par une ville qui est à la recherche de son centre et d'un projet cohérent pour son avenir.