L'édito et les analystes
L'outil de communication de la mairie de Lesparre avec ses administrés, a un intitulé <<Com' Lesparre>> qui prète à sourire, quand on sait le sens que l'usage commercial et (ou) politique attribue au mot ``communication '' surtout si on le réduit à sa contraction <<Com'>>. Ne dit-on pas << C'est de la com >>!.
Com ou pas Com, le petit fascicule débute toujours par le mot du Maire, içi intitulé <<L'édito>>. En une petite trentaine de lignes l'édile comme il est d'usage trace des perpectives, rassure, montre que l'avion municipal a un pilote. Dans sa livrée d'octobre, l'édito ne manque pas de surprendre. Une première phrase au ton poétique << Les années passent et les positions de certains perdurent >>. Pour en saisir le sens, on se dit que la campagne électorale est en principe finie, que la Covid fait planer de lourds nuages menaçants, et que le centre ville attend que l'on veuille bien s'intéresser à lui.
Que tirer de cette phrase sibylline ?, hélas rien sinon que notre maire fait encore de la politique. Qu'il s'enorgeuillisse d'avoir été élu au premier tour, et le répète à l'envie, soit. Mais qu'il s'en prenne à: ceux qui n'ont pas voté pour lui et ne veulent pas changer de position, <<les analystes >>, les associations qui posent des questions et attendent des réponses, la presse qui ne communiquerai pas dans le bon sens, il y a là une attitude manquant de dignité. Quand on s'exprime dans le bulletin municipal on ne parle plus à son seul électorat, mais à tous les lesparrains. Pour mémoire, sur 4133 inscrits, la municipalité a été élue avec 992 voix, et 54,25 % d'abstentions. Il faut relativiser les propos victorieux.
Quand on sait la difficulté actuellement à défendre une presse libre, s'en prendre revanchardement aux << analystes >>, moi, nous, vous ?, est un peu médiocre et même dangereux, surtout quand on prétend à une gestion républicaine et apaisée de la ville.
A propos des trois <<épines >> ou prétendues telles, qui miraculeusement ne feraient plus souffrir notre maire, l'une fait écho à l'enquête sur les conséquences du projet de contournement sur le commerce local. L'édile nous glisse le remède miracle: déclarer les << analystes>> incompétents pour se pencher sur la question. Les compétences exigées pour imaginer les 43+53 questions cogitées après rétribution par un bureau d'études ``compétent '' ne sautent pas aux yeux. Pas besoin d'un bureau d'étude parisien pour demander où ce situe le centre ville de Lesparre !: place Gambetta, place de l'église, Belloc, .., ?, tient la gare est oubliée dans cette question !.
Il est dit dans l'édito que c'est une fois l'enquête terminée qu'un comité de pilotage prendra le relais, avec qui ?, pourquoi faire ?. On comprend finalement que cette enquête est un simple écran de fumée dont le seul but est valider une décision, et faire croire à un semblant de participation citoyenne. La reflexion nécessaire sur le centre ville exige plus de pertinence dans l'analyse des problèmes et la formulation des questions.
Comme une hirondelle ne fait pas le printemps, Burger King sur la zone de Belloc n'est pas la preuve de l'attractivité de Lesparre. Simplement le fait d'une position géographique, et la proximité d'un axe de circulation. La population de l'arrondissement de Lesparre croît de 1,37% sur un an, augmentant le bassin de potentiels consommateurs pour la ville centre. La population de Lesparre est à la traîne avec 0,12 % à comparer avec les 1,21 % de Gaillan et 1,56% de Naujac. Il y a d'autres statistiques qui devraient allimenter un nécessaire débat: taux d'activité, taux de chomage, et comparer.
Voilà trois ans que Lesparre a été labellisée <<Ville d'équilibre>> par le département, provoquant le fameux <<c'est pas de la com >> de notre Maire. Il serait temps d'en faire un premier bilan, surtout que beaucoup d'autres villes de Gironde ont été labellisées depuis. La ville de Saint André de Cubzac, labellisée postérieurement à Lesparre est un point de comparaison intéressant. Nous invitons nos lecteurs à se pencher sur l'article << Les habitants élaborent le centre- ville de demain>> du journal Sud Ouest du 14 octobre, et à tirer quelques points de comparaison et des conclusions, même si la comparaison des deux villes a des limites.
Cela prouve cependant que dans cette commune et beaucoup d'autres, il y a une autre manière de faire de la politique locale.
Ajouté le 21/10: l'invitation à un instaurer un dialogue républicain apaisé trouve un écho opportun avec le commentaire cinglant du Canard Enchainé du jour.