PNR, Mobilités et autres sujets d'importance

Les mobilités en Médoc : d’aujourd’hui aux enjeux de demain.

Le débat autour du désenclavement du Médoc est ancien, et récurrent. Une résurgence vient de se manifester suite aux différents débats des législatives de juin dernier, mais aussi par la réflexion qui accompagne depuis plusieurs mois la phase de validation de la charte du futur PNR (Parc naturel régional du Médoc). Pour ce dernier se reporter par exemple à la charte soumise à enquête d’utilité publique. Même si la thématique des mobilités en Médoc doit être comprise dans un cadre assez large, les prises de position se focalisent sur les liaisons avec la métropole, en particulier sur les deux axes centraux que sont la RD 1215, et la voie ferrée (TER). Dans notre esprit cela ne doit pas occulter les relations tranversales Estuaire-Océan.

Rappelons quelques faits évidents pour re-situer le débat. La RD 1215, artère économique et touristique du Médoc, n’offre qu’une sécurité très partielle, même si des améliorations ponctuelles ont été, et continuent de l’être, apportées. Cette route est lente, du fait de son gabarit, et des villages et hameaux traversés. Elle souffre d’un feu d’artifice de restrictions de circulation, allant du 30 kmh, à 90 kmh, avec quelques excès à 110 kmh sur les trop rares portions de 2x2 voies. Des témoignages récents accréditent le fait que l’on peut mettre plus de 2 heures pour joindre le centre de Bordeaux depuis Lesparre, cela en fonction de l’heure, du temps, ou de l’activité agricole (vendanges, ...). Le tram qui commence à irriguer la banlieue nord de Bordeaux, espéré comme un progrès, n’est pas en l’état, la solution. Visiter des départements voisins permet de mesurer l’écart qualitatif qui existe entre des routes RD d’importance comparable, au détriment de notre RD 1215. Beaucoup sont des 1 x 2 voies, en alternance, avec souvent de longue portions de 2x2 voies. On apprécie la sécurité qui est offerte, sans négliger les gains en temps, appréciables. Le temps est une donnée économique et physique importante s’il en est.

La liaison par voie ferrée, le TER, souffre des mêmes maux. Le matériel roulant a bien subi un lifting appréciable, mais lenteur, et tarifs excessifs au regard des performances, n’en font qu’un moyen de transport marginal. C’est dommage !.

Si l’on revient à notre sujet, la promesse pré-éléctorale du département, largement dif- fusée par P. GOT, d’affecter un fond de 160 M d’Euros pour « moderniser » la RD 1215, a laissé beaucoup d’acteurs locaux dubitatifs. Pourquoi si tard, et avec quel plan ? !. L’élection de B. Simian comme député du Médoc, rebat en partie les cartes. Du moins on est en droit de le penser, si on se remémore son engagement affirmé d’aborder les questions de mobilité en Médoc lors du Colloque d’Avril 2017 à Ludon.

Dans un numéro récent du journal du Médoc, il précise son intérêt pour les questions de mobilité, mais élargies à un cadre national, et en des termes très généraux. Il décrit les évolutions présentes et futures des comportements et modes de déplacement. Les pratiques certes changent (covoiturage, location de courte durée, partage, ...), mais elles restent  cependant marginales bien qu'évolutives.

Les voitures, nous le savons,  évoluent depuis toujours, et vont évoluer encore plus vite demain. Mais, thermiques, hybrides ou électriques, il faudra toujours une route. Et certainement une route avec un haut niveau de sophistication pour supporter en toute sécurité les voitures sans pilote promises pour demain.

Le train, notre TER, n’a pour le moment rien à craindre de la concurrence de l’hyper-loop de E. Musk en test entre Los Angeles et San Francisco. On lui demande modestement de nous conduire à Bordeaux en des temps et tarifs raisonnables.

Le dernier ingrédient du débat  auquel nous faisons écho, est l’enquête d’utilité publique en cours, afin de valider la Charte du PNR, dont l'une des missions est de contribuer à l'aménagement du territoire. Comme le dit très justement cette charte, le Médoc ne doit plus être une variable d’ajustement de la métropole bordelaise, mais une région partenaire. Mieux, il a vocation à être un territoire ouvert, dans une relation équilibrée avec cette métropole. Dans ce but il faut promouvoir une culture de la mobilité.  Il est dommage que ce document se limite à des seuls voeux,  sans  donner un contenu précis  au concept de mobilité, et aux moyens de la promouvoir.  Le PNR dans sa charte semble faire peu de cas du Nord, c'est à dire  de nos voisins  si proches de la Charente et de Royan en particulier. Nous partageons  un estuaire, et si peu de projets communs. 

Il y a un fossé   entre  les  voeux et paroles   répétés, et la réalité d’aujourd’hui qui ne devrait plus être celle de demain. Le débat est lancé, on attend la suite,  les décisions, la création du PNR étant maintenant actée.

José Bertin, Jean-Claude Del, Etienne Forest, Annick Monier : Survivre sur la 1215, Nature et Déplacements au coeur du Médoc

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